La vie étudiante en FGA-FP, pourquoi?

Les directions l’ont bien compris en misant sur la vie étudiante pour développer un sentiment d’appartenance chez les apprenants, mais aussi les membres du personnel. « Nous croyons que nos centres de formation sont bien plus que des lieux d’apprentissage, ce sont des milieux de vie! Des rencontres s’y font, des intérêts s’y découvrent, des compétences s’y développent, aidant ainsi les élèves à se construire en tant qu’humain. Pour nous, il est clair qu’un milieu sain, actif et plaisant aide les élèves à persévérer et à réussir leurs études », mentionne Pascale Fortin, directrice adjointe en FGA. Déterminant de la persévérance scolaire et du bien-être à l’école, la participation active favorise un engagement soutenu (Rousseau, 2022). Étudier, ce n’est pas seulement suivre des cours, c’est l’occasion de vivre de nouvelles expériences, de se connaître et d’explorer des centres d’intérêt. Étudier, c’est rencontrer des gens de tous les horizons et tisser des liens qui suivront au cours de la vie.

Rimouski accueille de plus en plus de nouveaux arrivants. La semaine des rencontres interculturelles est un moment pour connaître les cultures et s’ouvrir aux gens que l’on côtoie. La cuisine est un vecteur puissant d’intégration (Sercia et Girard, 2010). Les élèves issus de l’immigration participent énormément aux différentes activités. La danse, les jeux, les différentes fêtes sont des prétextes pour apprendre en s’amusant. Et de voir combien la participation des personnes immigrantes peut avoir de l’impact sur les adultes natifs de Rimouski est un indicateur de réussite et d’intégration réussie.

Dans son propre parcours scolaire, Catherine a toujours été de celles qui s’impliquent dans plusieurs activités. C’est ce qui donne un sens aux études. Elle se souvient aussi de l’implication de ses enseignants lors de fêtes ou d’activités sportives. C’est dans cet esprit qu’elle appelle la mobilisation de tous pour faire VIVRE les centres.

Sans l’implication du comité d’élèves et des membres de l’équipe-centre, rien ne pourrait se faire. Catherine envoie régulièrement des courriels et participe à des rencontres du personnel pour réitérer l’importance de s’impliquer et pour valoriser l’impact que peuvent avoir les enseignants lorsque les élèves les voient se costumer, leur servir à déjeuner ou jouer au hockey cosom. Même si le parcours des élèves peut être court, comme dans un passage en FBD ou dans un DEP, il est nécessaire de sortir des apprentissages formels pour VIVRE l’école. Un sentiment d’appartenance à un centre de formation aide à forger son identité, il donne envie de donner le meilleur de soi-même et de se sentir fier de faire partie d’un groupe (St-Amand, 2015).

Un peu de compétition ne fait pas de tort. Fière de cette initiative, l’activité Décore ta porte est l’une des belles réussites de Catherine. D’année en année, les enseignants et les élèves créent des devantures pour remporter le prix de la plus belle porte. Par un beau vendredi après-midi, les élèves ne sont pas absents. Ils sont plutôt en train de peinturer, de découper et de coller pour rendre leur environnement d’apprentissage vivant. Malgré le peu de budget que le centre peut octroyer pour du matériel ou des prix de participation, tous s’engagent, allant même à apporter du matériel de la maison pour tenter de remporter le concours. Des intentions de récupération et de réutilisation de matériel sont prônées, nul besoin de dépenser pour créer du beau, du bon. Des apprentissages sur l’importance de s’occuper de notre planète sont en filigranes des activités.

Lorsqu’on s’intéresse aux adultes, on peut les amener à se dépasser. Certes, l’implication à l’extérieur des heures de classe est difficile, car les adultes sont aussi des travailleurs, des parents et ont d’autres obligations. Il ne faut donc pas répéter le modèle connu au secondaire, mais chercher à se renouveler. En ce sens, c’est pendant la journée, pendant les pauses et le dîner qu’on peut aller les chercher. Catherine assure une présence dans les corridors et fait énormément d’interventions universelles. Marcher l’école lui permet de voir rapidement si un élève n’est pas dans son état habituel. Souvent, un clin d’œil, une tape dans le dos suffit. Sinon, elle peut référer aux autres intervenants des services éducatifs complémentaires. C’est un travail d’équipe puisque les intervenants lui réfèrent aussi des élèves qui sont découragés. C’est alors en les impliquant dans une activité de vie étudiante que ces adultes peuvent trouver une motivation à persévérer.

Les retombées d’une vie scolaire dynamique amènent des rencontres peu probables. De voir des élèves rester après l’école, se rencontrer à l’extérieur, échanger des services, c’est tout ça que permet une vie scolaire active. Des élèves de plusieurs programmes, de différentes cultures et de générations distinctes forment une équipe; des personnes qui ne se seraient pas rencontrées s’il n’y avait pas eu d’activités, comme celle du 24 heure chrono proposée tous les mois de novembre. Identifié comme étant un moment où la motivation est plus basse chez plusieurs, le 24 heures chrono sert d’occasion pour travailler en équipe et se connaître les uns les autres. Le défi est aussi lancé aux établissements satellites qui participent activement. Les directions s’engagent dans ce défi décidant même d’accorder un montant de 100 $ aux groupes-gagnants. Des réflexions quant à la bonne utilisation de l’argent amènent les adultes à réfléchir sur comment réinvestir leur gain au service du développement du sentiment d’appartenance. Une sortie aux quilles ou un repas pizza permet aux gagnants de célébrer leur implication.

Ses collègues remarquent que la vie étudiante est essentielle pour certains. Même pour eux, le bien-être au travail soutenu par diverses activités rend plus agréable leur environnement quotidien. Aussi, ils nomment que certains élèves développent des stratégies qu’ils ne développeraient pas autrement. Des élèves changent d’attitude, développent des comportements proactifs et socioprofessionnels. D’autres élèves n’auraient jamais consulté une ressource externe (ex. un organisme communautaire ou un intervenant de rue) si une activité de sensibilisation ou de créativité n’avait pas, à la base, été proposée.

Les intervenants et les intervenantes responsables de la vie étudiante ont besoin de se réseauter pour que leur travail soit valorisé. Dès septembre prochain, une communauté de pratique se fera dans les Après-cours. Des initiatives comme celles de Catherine seront partagées pour s’inspirer et faire de nos milieux des endroits pour se surpasser et permettre de rester accrocher. Restez à l’affût pour tous les détails.